Histoire de Samako
Peuplement actuel :
Le village de Samako compte plus de 2500 habitants essentiellement Malinkés, Peuls et Bambaras. On y rencontre une certaine uniformité des coutumes, dans l’habitat et le mode de vie. L’islam est la religion dominante bien que certaines pratiques ancestrales persistent encore.
Samako est aujourd’hui un partage de population entre 5 grandes familles ancestrales appelées communément Gwa ou Bònda qui sont les :
- Bògòry ya
- Samankòdò ya
- Djigui ya
- Bamakan na
- Fòndokou na
Au cours des réunions ou des manifestations dans le village, chaque habitant rejoint sa famille ancestrale. A noté qu'il n’y a pas de frontière interne dans le village.
Historique du peuplement :
Ce qui suit est un résumé de l’entretien que l’auteur* a eu le 10 septembre 1982 avec Framata Sagaba KÒNÈ** alors chef du village. Il ne peut être considéré dans son intégralité comme définitif car pouvant être amélioré ou amendé par toute autre personne, sages et anciens du village détendeurs de la tradition orale. Mais pour les besoins de l’ouvrage, nous nous référons au récit de cet illustre chef de village.
D’après Framata Sagaba KÒNÈ, le village de Samako fut fondé vers 1845, 3 ans après le village de Bancoumana et 3 ans avant celui de Kolén par des chasseurs. Les premiers habitants seraient venus de Doubakò capitale de Sankaran. Pour s’y installer, ils demandèrent l’autorisation d’occuper la terre d’abord aux notables du village de Tabou, puis à ceux de Kignèdòba qui étaient les propriétaires ancestraux. Ce droit leur fut accordé ; chasseurs le milieu leur enchantant parce que giboyeux, ils fondèrent leurs foyers en construisant d’abord un poulailler comme première construction. Le premier nom du village était Daligna.
Etymologiquement, Samakò veut dire “la rivière des éléphants”, c’est à dire Sama : éléphant et Kô : rivière, ou encore la rivière où les éléphants venaient boire et s’y barbouiller.
Depuis sa fondation jusqu’à nos jours, le village a connu à peu près 21 chefs de village dont le premier fût KONÈ Karounga, et le dernier, Mamadou Baya KONÈ qui est malheureusement décédé le 4 mai 2011. Voici la liste :
KAROUNGA – DJOUROUKÒRÒ - TEMA BÒGÒRY – NOUMOUTENIN BÒGÒRY – FARABANDIAN - N’TJI - FREMOUSSA – FASSAYE - MARYGOUÈ TOUMANY – WOROGOUÈ-MARY – TAGADIGOUÈ TOUMANY – SIRA BALLA – KANKOUBA FALY – KEINDIA MARY – SOUNOUMBA DOUGOUTIGUI – NANTENIN LAMINEBA – FRAMATA SAGABA – SORYGOUÈ – NIANKABA KÈKÒDÒ – LADJI YOUSSOUF – KOMAN – MAMADI Baya.
Les KÒNÈ ou DIARRA de Samako ont des liens ancestraux très étroits avec ceux ayant les mêmes patronymes de certains villages dont nous citerons quelques uns (Kongola, Siby, Dèguèla, Samaya...).
Le village s’opposa farouchement à la pénétration coloniale aux côtés des troupes de l’Almamy Samory TOURE. Mais Samako et Kolé furent bombardés et brûlés avec Bancoumana par les Français le 22 avril 1883.
Le village de Samako participa à l’effort de guerre durant les deux guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945) tant en nature qu’en personnes dont nous citerons quelques chefs : Framata Sagaba, Sergent Mansa… Certains ont même combattu durant les guerres d’indépendance en Indochine et en Algérie (Lansina KONE) pour l’armée française.
Mouvement migratoire :
• L'émigrations et l'exode rural constituent actuellement le phénomène le plus préoccupant dans le village de Samako. En effet on assiste à des déplacements de bras valides et de cerveaux de 16 à 35 ans environ vers les grandes villes du pays ou l’étranger (Côte d’Ivoire, Gabon, Libye, Espagne, France, USA, Arabie Saoudite…). On peut qualifier cet exode comme étant le plus important de la région du Mandé.
• Concernant l'immigrations, ce phénomène n’est pas important.
Habitats :
Essentiellement rural, les habitats sont en majorité des cases rondes faites de banco en terre battue. Les toits en chaumes sont faits de pailles de bois et de bambous. On assiste néanmoins à une amélioration progressive de l’habitat.